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Les régions se « régionalisent », Via Stella s’enlise !

Préalable CSE du 4 mai 2021

Au niveau national, dans sa vocation première, le projet de régionalisation doit permettre de renforcer la présence des régions dans l’ensemble des programmes de France 3, à la fois en matière de visibilité, de volume, mais aussi de qualité. La notion de proximité avec les territoires est ainsi au cœur de cette aspiration que chaque entité régionale, y compris Via Stella, est en mesure de partager. Concrètement, cela couvre un champ aussi large que le développement de la présence numérique, les technologies, la communication, les antennes et programmes, l’information, les aspects financiers, l’immobilier et les aspects liés aux ressources humaines. L’action d’un comité stratégique mensuel avec la présidence de FTV ainsi que la création d’un comité de pilotage sont d’ores et déjà actées. Reste à définir la part dédiée au dialogue social, capital dans cette dynamique. Les salariés ainsi que les organisations syndicales représentatives sont, sur ce point, en droit d’attendre que la négociation de l’accord de méthode se fasse dans des conditions de pluralité du débat, afin d’en assurer la réussite.

Via Stella est entrée dans cette logique par le lancement de la matinale de RCFM sur notre antenne, dès le mois de mars. Un rendez-vous susceptible de prendre de l’ampleur au mois de septembre prochain dans certaines régions, avec un allongement de tranche de 20 minutes quotidiennes. Via Stella et RCFM seront-elles directement concernées ? Pour l’heure, la question est posée. Les enjeux éditoriaux et techniques doivent être selon nous très rapidement étudiés, avec pragmatisme et lucidité, pour éclairer le bien-fondé de cette démarche sur nos antennes.

Concernant les ateliers relatifs à l’élaboration de la tranche du 18h30 à Via Stella, force est de constater que les axes de réflexion sont pour l’heure peu ou pas définis.

Une clarification des objectifs ainsi que des moyens nécessaires est éminemment souhaitable, sous peine de réduire grandement la qualité de cette réflexion et son aboutissement.

Concernant la volonté de dynamiser la circulation des œuvres au sein du groupe FTV, aspect moteur de ce projet de régionalisation, nous savons qu’un travail spécifique est mené par la DGDAP, afin de libérer des droits pour une exposition en région. Après une exposition en première diffusion exclusive, il est prévu que les régions puissent utiliser des droits secondaires sur des documentaires ou des captations issues des chaînes du groupe. Ceci afin de fluidifier la circulation de ces œuvres. Un aspect qui selon nous revêt un intérêt certain en tant qu’outil complémentaire d’élaboration des grilles de Via Stella, mais qui ne doit en aucun cas masquer un virage mortifère vers une perte progressive d’activité en interne ou en coproduction régionale.

Cette « mécanique » est en phase d’élaboration, nous devons être particulièrement vigilants à ce qu’elle ne vienne pas dévoyer nos missions, ainsi que nos acquis en matière de savoir-faire et de volume d’activité. En d’autres termes, la circulation des œuvres ne doit pas être un cheval de Troie pour éroder par la bande ce qui est aujourd’hui cité comme objectif, à savoir la mise en valeur de notre activité au service de la proximité et de l’identité de notre région.

Via Stella, au regard des principes fondamentaux fixés depuis son élaboration et poursuivis tout au long de son développement, ne doit en aucun cas subir les effets d’une ligne éditoriale diluée pour se prêter à une utilisation dans l’ensemble des régions. La chaîne doit pouvoir conserver une ligne propre, cohérente avec les enjeux de proximité avec notre île et les territoires méditerranéens, sans se perdre dans une refonte globale qui aurait pour effet de sacrifier sa spécificité au profit d’une standardisation de l’offre dans le réseau des régions de France 3.

Enfin, il est important de souligner combien Via Stella est en mesure de répondre à ce défi de la régionalisation au sein de FTV, en continuant à être le vecteur de proximité et d’innovation qu’elle incarne depuis sa création, tout en développant sa mission et ses axes d’ouverture méditerranéenne. 

Un double ADN qu’il nous faut préserver et développer, tant il s’est avéré pertinent au fil des années, aussi bien dans les domaines de l’information, de la Culture, de la vie de nos sociétés méditerranéennes, du témoignage des évolutions sociétales, et dans l’affirmation d’un axe euro-méditerranéen fort.

Au-delà de cette aspiration légitime à évoluer de manière cohérente et respectueuse de nos missions, nous devons impérativement remédier au contexte actuel au sein de notre entreprise, qui représente à nos yeux un frein à tout esprit d’évolution, et même un danger pour son avenir.

Via Stella souffre, à l’instar des autres régions de France 3, d’une conjoncture très complexe liée à la crise sanitaire et aux contraintes nées de cette crise. Pour autant, ces éléments lourds de conséquences sur nos métiers ne peuvent en aucun cas masquer certains problèmes spécifiques graves, liés à l’inertie qui accompagne bon nombre de réalités internes.

La vie des services, les enjeux humains et opérationnels sont, depuis trop longtemps, malmenés par un manque de suivi des problématiques globales et particulières. Ces phénomènes sont amplifiés par la vacance de la fonction de direction des antennes, et l’absence induite de projet et de prise de décision locale. Rétablir cette capacité d’engagement et de prise de décision nous semble particulièrement urgent. Pour la première fois de son histoire, Via Stella ne procèdera à aucune évolution de grille lors de la rentrée prochaine. Malgré le manque de marge de manœuvre qui s’impose à tous, nous déplorons qu’aucune ambition, qu’aucune alternative ne soient venues contrecarrer cette situation chaotique.

Il semble également incontournable de prioriser les actions à mener au sein des corporations, afin de rétablir des conditions de travail et une confiance qui sont en voie de dégradation manifeste. Plus que jamais, Via Stella nécessite une vision d’ampleur, des objectifs communs ainsi que des réponses concrètes en termes de méthodes de travail. C’est ce que nous attendons de la nomination à la direction des antennes et des contenus, ainsi qu’une implication managériale à la hauteur de toutes problématiques qui nuisent au fonctionnement des différents services de l’établissement.