LIMINAIRE CSE Siège des 21 et 22 février 2019
L’UNSA s’émeut d’avoir appris une nouvelle fois par la presse les nouvelles orientations stratégiques de France Télévisions quant au devenir du Soir 3.
Une information de quelques lignes, diluée dans un document de 11 pages, qui aurait pu passer inaperçue. La direction en aurait-elle honte
Après avoir peu à peu déshabillé Soir 3, la Direction de l’information avance son audience de 550 000 téléspectateurs comme argument pour sa suppression. Comme certains le rappellent sur les réseaux sociaux, une édition d’information le soir, sur une chaîne premium, s’inscrit pleinement dans les missions et le cahier des charges de France Télévisions. En supprimant Soir 3, la France serait le seul grand pays européen qui laisserait ses concitoyens sans info le soir et les aiguillerait de fait vers les chaînes d’information en continu.
Certes, le terme «suppression » n’a pas encore été lâché, mais c’est tout comme. Car en y regardant de plus près, de quoi s’agit-il ?
Par «mutualisation » la direction entend, sans le dire, faire disparaître Soir 3 de l’antenne de France 3 pour l’imposer aux équipes de franceinfo, déjà asphyxiées par leur charge de travail. Quant aux collaborateurs de France 3, il est fort à parier qu’ils se verront infliger les process de la chaîne info à moins de devoir travailler sur un tout autre contenu.
En résumé, on voudrait rassurer les salariés en leur expliquant qu’il y a bien une stratégie à l’échelle de l’entreprise, on voudrait même obtenir leur adhésion sans toutefois en dévoiler les modalités d’application.
Que faut-il lire en filigrane ?
Une édition d’information a-t-elle encore sa place sur France 3, voire même sur France 2, chaînes du service public, lorsqu’on nous répète à l’envi que l’information est rapidement caduque et que seul le numérique peut résister ?
Ce qui nous inquiète ici, ce sont les économies qu’entend réaliser la direction au détriment de la santé de l’ensemble de ses salariés.
Ce transfert d’antenne est un message clair adressé au personnel qui n’aura d’autre choix que l’acceptation des directives du projet de recomposition des effectifs, dont le plan de rupture conventionnelle collective n’est qu’un volet mais qui dégradera pourtant à coup sûr les conditions de travail.