CSE Siège des 21 & 22 mars 2019
Les syndicats représentatifs réunis devant la Direction lors du Comité Social et Economique mensuel ont soulevé plusieurs points épineux, aux conséquences néfastes sur l’avenir des salariés, notamment les métiers, rythmes et conditions de travail, la grille des programmes et son contenu.
Qualité de l’air en régie 4 et au niveau O
Point demandé par tous les élus lors du CSE de février. Le président par intérim de l’instance est arrivé sans aucun document technique, ne conviant aucun expert pouvant apporter une analyse scientifique du taux d’hydrocarbures dans l’air au niveau 0. Après un vague diaporama, annonce d’une série de mesures répressives incriminant les équipes de reportage et les fumeurs, tenus responsables de l’empoisonnement de leurs collègues :
–Installation de nouvelles caméras au niveau 0, surveillant les fumeurs qui « laissent les portes des sas ouvertes » et les véhicules à essence « garés sur les emplacements des véhicules électriques », près de la régie contaminée. Ironie du sort : la moto incriminée appartient à la Présidence !
– Installation d’alarmes, déclenchées par une trop longue ouverture des portes. Outre la nuisance sonore liée au simple passage aux heures d’affluence, risque de mettre en cause les personnes à mobilité réduite, ayant justement besoin d’une ouverture totale des portes afin de se rendre sur leur lieu de travail. Devront-elles faire un détour pour échapper aux sirènes?
– Les IRH seraient amenés à effectuer des rondes au sous-sol pour s’assurer qu’il n’y ait pas de contrevenants au dispositif mis en place. Un système de pénalités serait appliqué le cas échéant !
Le flicage ferait-il désormais partie des prérogatives du secteur des ressources humaines ?
Il n’est fait aucune mention de défauts de conception du bâtiment de la MFTV, ni même du sort des salariés de la régie, exposés aux hydrocarbures. Sujet auquel la Direction n’a visiblement pas assez réfléchi, en formulant des conclusions aussi invraisemblables.
Ce n’est pourtant pas une nouveauté : le CHSCT avait alerté l’entreprise à de nombreuses reprises dès 2010, une salariée est aujourd’hui en invalidité ! Le Président par intérim s’est félicité de ne pas dépasser le seuil légal fixé par l’article R4412-149 du Code du Travail. La Direction a-t-elle conscience qu’une faute inexcusable de l’employeur peut lui être imputée en l’absence de mesure adéquate de prévention des risques sur la santé au travail?
L’UNSA s’est associée à la demande du SNJ de mettre ce point à l’ordre du jour du CSE d’avril, cette fois en présence d’experts ayant compétence sur le dossier et avec des solutions concrètes.
Projet d’intégration de France Paris-Ile- de-France au Siège
Cette même régie va être partagée avec les équipes de France 3 Vanves, censées arriver à la fin de l’été, dont l’intégralité du projet de déménagement a été battue en brèche par un rapport de plus de 180 pages du cabinet d’expertise CEDAET, appuyé par un avis négatif des représentants de proximité de France 3 PIF. De nombreuses approximations y sont soulignées à propos de l’intégration de ces 169 salariés, amenés à être divisés en un groupe de 95 personnes rattachées au Réseau et 74 au Siège.
Première préconisation : REVOIR INTEGRALEMENT LE PROJET à cause de forts risques psychosociaux ; maintien en l’état du collectif de travail, en cherchant d’autres pistes.
A défaut, conserver l’intégrité de l’antenne de F3 PIF et ne pas scinder l’effectif, notamment en prévoyant une régie et un plateau dédié. Le rapport déplore le caractère précipité du calendrier, ne tenant pas suffisamment compte de l’organisation du travail et du bien-être des équipes. Il recommande une réflexion plus adaptée et progressive, avec davantage d’indications aux salariés de Vanves, sur le contenu des futurs postes de travail et leurs possibilités de rétractation.
Résolution reprenant les scories du projet, mises en exergue par le rapport, adoptée à l’unanimité.
Fabrication et grille de programmes
Lors de la deuxième journée de CSE, les élus apprennent le déplacement de Stade 2 sur France 3, suite à la publication d’un article de L’Equipe, alors même que la veille le Directeur général chargé de l’antenne et des programmes, assurait aux élus qu’aucune décision ne serait prise avant le séminaire des chaînes, à la mi-avril. Demande unanime de suspension de séance de la part des élus, afin de pouvoir faire venir le directeur des Sports : personne n’est venu !
Une fois de plus, la Direction se soustrait à son devoir de dialogue et de transparence envers ses salariés apprenant une modification de la grille et donc de leurs conditions de travail par la presse, faisant ainsi mieux que la communication interne de France Télévisions en la matière !
C’était déjà le cas concernant l’arrêt de France 4, de France Ô sur le linéaire et du Soir 3. Vient l’annonce un changement de créneau prévu pour Thalassa, autre vitrine de France 3 qui, selon Takis Candilis, «a perdu de sa puissance sur le prime time et ne correspond plus aux modèles actuels ». Il pointe une perte de 40% d’audience des chaînes thématiques et la nécessité d’adaptation aux jeunes, ne venant pas vers le linéaire, tout en affirmant que « le numérique n’est pas l’antichambre des contenus, bien au contraire ». Ah bon ?
Les émissions produites en interne sont au nombre de 7 et iront prochainement vers FTV Studio. Coïncidence avec les transferts d’éditions d’information sur franceinfo, récupérant Soir 3 et une matinale bientôt avancée d’une heure. Vise-t-on aussi Télématin ? Ce Tetris de la fabrication semble indiquer que l’actu se fera désormais à franceinfo, les programmes dans les filiales.
Aux conditions prévues par l’accord collectif ? Peu probable, après la proposition de supprimer la redevance par les politiques, sans aucun plan de financement alternatif à l’heure actuelle.
Centre de diffusions et d’échanges
Le départ du CDE de Varet pour une inclusion d’effectifs de France 5 au Siège servira de test pour celui de France 3, plus complexe. La Direction invoque le coût annuel à l’entreprise de 2 millions d’euros en frais de location. Une réorganisation s’ensuivra, impliquant une « optimisation » qui pourrait diviser l’effectif de moitié ! Les salariés l’avaient d’ailleurs anticipé dès 2012, comme le relève une expertise de CEDAET : «l’implantation sur deux sites n’est pas une solution pérenne et […] à terme, l’ensemble des activités de diffusions et d’échanges des trois entités sera regroupé au niveau du Siège. »
En écoutant les salariés à l’époque, l’entreprise aurait réalisé des économies.
Déménagements
Les open-spaces généralisés accorderont environ 6 m² par personne et leur mise en place amène son lot d’accidents, entre les zones sécurisées par un simple ruban laissant échapper des souris qu’on retrouve jusqu’à la cantine, et tous les dérivés de particules fines, faute de bâches isolantes, jusqu’aux ascenseurs, où l’on peut être blessé par des chutes de tables !
Après tout, ne sommes-nous rien qu’une brique de plus sur le mur ?
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