Après France télévisions le 13 juin, les syndicats de Radio France appellent à la grève le 18 juin
Impossible de ne pas nous intéresser au plan d’économie qui va frapper la Maison ronde, à l’heure où les destins des salariés de France Télévisions et de Radio France sont de plus en plus liés, avec notamment la création de la chaine info, les rapprochements entre France Bleu et le Réseau régional de France 3, et la prochaine holding voulue par le gouvernement. Les Directions de France Télévisions et de Radio France ne cessent de parler de synergies et de mutualisations. Qu’à cela ne tienne, l’UNSA FTV est totalement solidaire des combats que doivent mener les salariés de Radio France et leur apporte tout son soutien.
La similitude entre les projets de la Direction de Radio France et ceux de France Télévisions est évidente : des projets qui consistent à plaire à la tutelle et qui se déploient sans tenir compte des femmes et des hommes de l’entreprise. Une transformation à marche forcée qui ne peut produire que du stress et une dégradation des conditions de travail, et qui apparaît davantage comme une volonté de détruire l’audiovisuel public que comme une stratégie de développement et d’adaptation aux nouveaux usages.
Car comment interpréter les choses autrement ? La maison ronde doit faire 60 millions d’euros d’économies sur 3 ans (c’est 10% de son budget) tout en s’engageant dans la transformation numérique. Ces économies intègrent 20 millions d’euros de baisse de dotation de l’Etat sur 3 ans. Des économies qui vont se traduire par la suppression de 270 à 390 emplois, par une réorganisation du temps de travail pour rendre les salariés plus polyvalents, et la suppression de 7 à 12 jours de congés par salarié pour éviter le recours aux CDD. Drôle de récompense pour le travail fourni, car les chiffres indiquent que la radio publique ne s’est jamais aussi bien portée et affiche des résultats d’audiences excellents, France inter étant la première radio de France, selon les mesures de Médiamétrie.
Ce plan de restructuration, baptisé cyniquement plan de développement, a donc réussi à mettre tous les syndicats de Radio France d’accord : ils n’en veulent pas. Ce qui n’est pas sans rappeler l’appel à la grève de l’ensemble des organisations syndicales de France Télévisions le 13 juin dernier ! Avec une différence notable, à Radio France, la réaction est unitaire et sans arrière-pensées. Contrairement à FTV, où il a fallu deux préavis pour que certaines organisations syndicales daignent se mobiliser pour défendre le Soir 3, un mouvement initié dans un premier temps par la CGC, le SNJ et l’UNSA, rapidement rejoint par Sud.
L’intersyndicale de Radio France appelle à « faire échec au sabordage de Radio France » et cela d’autant plus que Médiapart révèle dans un article de Laurent Mauduit du 16 juin intitulé « Crise à Radio France: un rapport dément les chiffres de la direction » que les projections sur l’emploi seraient fausses et pourraient permettre d’épargner 120 postes.
Alors, que penser d’un projet d’entreprise qui se construit sur des chiffres erronés, que penser de ces Directions qui ne cherchent qu’à satisfaire la demande de l’état, comment imaginer l’avenir de l’audiovisuel public sachant qu’en ce moment-même se négocie l’accord de branche sur la télédiffusion, et qu’à coup sûr les salariés de France Télévisions vont y laisser des plumes.
Pour toutes ces raisons, l’UNSA FTV, loin de nier les nouveaux usages et la nécessaire adaptation de l’entreprise, restera plus que jamais vigilante à ce que cette transformation ne soit pas un prétexte à la destruction de l’audiovisuel public ! Constatant que les mêmes causes produisent les mêmes effets, l’UNSA FTV est totalement solidaire avec les salariés de Radio France et n’exclue pas une convergence des luttes.
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