CSE-siège

Les algorithmes rêvent-ils de moutons numériques ?

Nouvelle présidence du CSE, fonctions différentes. Et en dépit du nombre de thématiques sensibles, un CSE Siège réduit à une journée pour la plénière.

Que doit-on en déduire ? Manque d’éléments transmis lors de la passation ? Manque de préparation ?

Espérons que l’on n’assiste pas à une réduction des points afin de limiter le traitement des problèmes, alors qu’une grande partie de l’entreprise est en pleine mue, et que celle-ci s’opère bien souvent dans la douleur et l’inquiétude : déménagements interminables, des travaux qui ne reprennent, voire ne démarrent pas, multiplication des arrêts maladie…

Tout ceci alors que des rapports remis par la médecine du travail et la DSQVT pointent le malaise d’un grand nombre de salariés – comme à franceinfo, qui vient à peine d’éclore – entre rythme de travail infernal et configuration inadéquate.

Une saisine a été lancée, il y a plusieurs mois déjà, la Direction estime avoir apporté des améliorations alors même que les salariés concernés répètent ne pas les avoir vues. Serait-ce lié à la perte d’acuité visuelle exprimée par un grand nombre de son personnel, en régie ou au sein de la rédaction, liée au trop plein d’écrans et à l’éclairage inapproprié ?

Dans les services qui n’expriment pas nécessairement – pour le moment – un état de santé dégradé, on remarque cependant une inquiétude omniprésente, notamment par la réduction des effectifs ainsi que la sacro-sainte « transformation numérique », tant vantée par la Direction.

C’est aussi le cas de la DGDAP – en pleine mutation – ou du CDE, dont les salariés s’alarment des conséquences d’une automatisation à marche forcée, voyant ses conditions de travail menacées par un projet aux contours flous, mais dont la nature – ses concepteurs l’ont assumé lors de divers ateliers et réunions – est de réduire les effectifs jugés inadaptés, bien que n’ayant fait aucune mention de l’avenir envisagé pour les humains concernés.

Seront-ils à la transformation de francetv ce que John Henry représente pour la mythologie industrielle américaine : l’homme contre la machine, un combat jusqu’à l’épuisement pour prouver son savoir-faire, quitte à y laisser sa peau – à un clou d’écart – sur la voie ferrée ?

Quand on sait que l’homme commande la machine, si la machine écrase l’homme, c’est donc par la volonté de l’homme. Toute la différence repose sur le côté où l’homme se situe.

Les salariés en souffrance pourront tenter de s’adresser à l’algorithme de Responsage pour lui faire part de leur mal-être, pour peu qu’on lui ait inculqué la notion d’être…