La règle des trois est une règle de survie qui définit les besoins de base : 3 minutes sans oxygène, 3 heures sans abri, 3 jours sans eau et 3 semaines sans nourriture. C’est également une règle de mathématique élémentaire qui permet de résoudre des problèmes de proportionnalité. Et c’est enfin la règle que semble avoir choisi la Direction de la D2S pour élaborer un plan d’action : 3 mois d’attente et 3 pages !
3 pages pour un document inepte censé apporter des réponses proportionnelles à la situation catastrophique dans laquelle se trouve cette direction ! 3 mois donc, pour faire suite au rapport accablant du cabinet d’expertise Technologia et à l’avis du CSE siège voté à l’unanimité le 10 mars 2023. 3 longs mois durant lesquels, les conditions de vie à bord du navire D2S, battant encore pavillon France Télévisions, ont continué de se dégrader avec à la barre, un capitaine, ou plutôt un commissaire, qui s’applique, depuis son arrivée en 2018, à passer un à un par-dessus bord tous les membres de son équipage.
Aujourd’hui, dans ce vaisseau fantôme, où le moindre soupçon de mutinerie est immédiatement réprimé, il ne reste guère plus aux derniers rescapés que les arrêts maladie pour servir de bouée de sauvetage.
Nous assistons là à un naufrage particulièrement inquiétant, alors même que des dysfonctionnements récurrents au sein de la direction de la sécurité de France Télévisions ont été ces derniers mois au cœur des préoccupations des élus de cette instance.
Malgré les alertes de la médecine du travail, de la CSSCT, du CSE, du cabinet Technologia, des organisations syndicales, rien ne change, la réponse reste la même : Circulez, y’a rien à voir ! Combien de temps faudra-t-il encore pour que la présidente de France Télévisions ne réagisse ?
A moins que tout cela ne réponde à une volonté : vider la D2S de ses derniers salariés afin de privatiser toute la sécurité de France Télévisions ?
Une idée qui ne serait probablement pas pour déplaire au prestataire « préféré » par la direction de la D2S, le groupe Atalian, déjà en charge d’une partie de la sécurité, de la sécurité incendie, du ménage et des hôtesses d’accueil à France Télévisions et qui se présente sur les réseaux sociaux comme «Le leader mondial des services du facility management ». Tout un programme ! Résumé ainsi par l’un de ses cadres dirigeants : « Concentrez-vous sur votre stratégie, nous nous occupons du reste ».
Toutefois, à en croire certains de ses salariés, le géant des services ne semble pas être leader dans le domaine des règles sociales. Des pratiques jugées peu scrupuleuses par un collectif de salariés rassemblé devant les locaux de Malakoff ce 31 mai dernier pour dénoncer des licenciements abusifs, des plannings hors la loi ou encore une utilisation abusive de la sous-traitance.
Leurs délégués syndicaux qui nous ont contactés, évoquent quant à eux « des prestations fantômes » facturées à France Télévisions. Notre direction est-elle au courant ?
Sait-elle également qu’Atalian n’est en fait qu’un géant aux pieds d’argile, un groupe mondial surendetté dont le PDG a été renvoyé récemment en correctionnelle pour « une entreprise massive de prédation », soupçonné d’abus de biens sociaux et de faux en écriture selon une enquête de Médiapart (article payant)?
France télévisions préfère peut-être se concentrer sur sa stratégie et fermer les yeux sur la manière dont ses prestataires s’occupent du reste.
Il est hors de question pour nous à l’UNSA de fermer les yeux !
Nous considérons, devant toutes ces irrégularités de gestion sociale et comptable, que la Direction et la Présidence de France TV doivent prendre au plus vite les mesures impérieuses pour rétablir un fonctionnement normal de la D2S et garantir la sécurité des salariés du siège. Sans action concrète d’ici le prochain CSE nous serons alors dans l’obligation de signaler cette situation aux autorités compétentes.
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