2024 08 02 16:15

GREVE A LA FABRIQUE

Les évolutions technologiques et plus largement de notre monde audiovisuel sont tellement impactantes qu’elles nous imposent la concertation pour un travail en commun. La direction doit se réunir autour de la table avec les syndicats et déterminer les pistes d’avenir avec ses salariés.

La direction de la Fabrique a lancé le projet de renouvellement des régies du siège baptisé GENESYS, que les salariés attendaient depuis longtemps car nos régies actuelles, obsolètes, vieillissantes et dont le maintien en fonctionnement est compliqué au quotidien, deviennent dangereuses pour nos antennes. Ce projet est construit de manière collaborative avec un intégrateur, Red Bee, et les salariés des régies (chefs de régie et adjoints ainsi que des salariés experts). Sans aucune explication préalable, la direction a consulté les représentants des salariés afin de démarrer certains travaux, à savoir casser une régie mais sans dire ce qui va être fait à la place ! Ce manque d’information a contraint les élus du CSE à engager une procédure judiciaire.

Cette première phase du projet sera suivie d’une deuxième lors de laquelle nous risquons d’être mis devant le fait accompli. Si les études en cours pour l’élaboration du projet ne peuvent être suivies à l’instant T, il est pour autant inacceptable que la direction ne donne aucune information concernant les nouveaux outils et leurs conséquences sur les futurs modes d’exploitation. A ce stade, il est clair que la direction n’ose pas dire les choses qui fâchent ou qui pourraient fâcher. Il est probable que les nouvelles technologies nous imposerons de nouvelles façons de travailler impactant inévitablement nos métiers. Il est indispensable de se mettre autour de la table maintenant pour construire ensemble notre avenir, grâce à notre intelligence collective. Travailler avec les équipes, pour qu’elles puissent adhérer au projet.

Autre dossier du moment, la direction de la Fabrique a annoncé brutalement la suppression rapide des deux cars benjamin de la flotte vidéo mobile. Selon la direction, ces moyens sont vieillissants, couteux à maintenir opérationnels et l’activité n’est plus suffisante pour leur rentabilité. La direction doit donner des chiffres sur le volume et le montant des prestations faites par le privé pour justifier ce qu’elle avance. Comment accepter cet argument lié au manque d’activité quand on constate que l’entreprise choisit le privé pour faire une soirée spéciale sur Mayotte sans même demander le recours aux moyens internes ! Comment accepter encore de voir le privé en Corse pour la venue du pape alors que la direction demande aux techniciens des cars de prendre des congés précisément sur cette période. Nombreux sont les salariés qui pensent que le privé ne s’est jamais autant régalé sur le dos de FTV. Seuls les chiffres pourront rétablir la confiance sur ce sujet.

La vidéo mobile va, elle aussi, devoir s’adapter aux évolutions et son avenir mérite également de nous réunir autour de la table. En plus de la volonté de certains organisateurs d’évènements (exemple : tour de France) de réduire les moyens techniques sur les sites, la production à distance (remote prod) tendra probablement à se développer. Genesys avec ses nouvelles régies IP offrira d’ailleurs cette possibilité…

Un préavis de grève a été déposé, et maintenu, par certaines organisations syndicales, représentatives au niveau de l’entreprise dont les principales revendications sont :

1 – le retrait du projet d’évolution des moyens mobiles de la fabrique et le maintien en conditions opérationnelles des deux cars benjamin et des collectifs de travail.

2- la définition d’un nouveau projet d’investissement négocié associant les personnels afin d’anticiper le renouvellement des deux cars benjamin.

3 – la garantie d’un plan d’activité consolidé pour la fabrique et le maintien de l’emploi sur le long terme pour toutes les activités assorties d’un plan de ré-internalisation d’émissions.

Si les syndicats SNPCA-CGC et UNSA regrettent de ne pas avoir été associés à cette démarche, les enjeux pour demain obligent pourtant les organisations syndicales à travailler ensemble, dans l’intérêt des salariés.

Face à l’évolution technologique qui s’impose à nous avec de nouveaux outils et de nouvelles méthodes de travail qui vont changer notre façon de fabriquer nos émissions, la direction n’a plus le choix aujourd’hui. Elle ne peut plus rester silencieuse. L’entreprise doit se préparer pour demain et évoluer avec ses salariés.

Pour cela, nos organisations syndicales demandent à la direction :

  • Le volume et le montant des prestations extérieures afin de rétablir la confiance concernant les affirmations de la direction pour justifier le manque d’activité des cars de la Vidéo mobile.
  • De passer en simple information la procédure d’information/consultation du projet d’évolution des moyens de vidéo mobile de la Fabrique. Rien ne presse à stopper les deux cars benjamin. Si des échanges ont lieux entre syndicats, salariés et direction, pourquoi ne pas espérer que de nouvelles idées apportent des solutions ?
  • Qu’elle s’engage à réunir l’ensemble des organisations syndicales pour dévoiler ses intentions concernant l’évolution des moyens de fabrication en lien avec les dossiers sur la Vidéo mobile et GENESYS.
  • Qu’elle propose une méthode, une organisation pour garantir un réel travail collaboratif avec les salariés, afin de construire le futur qui s’impose à l’entreprise et ses personnels.

Les deux préavis depuis le 31 décembre, dont les revendications ne concernaient que la vidéo mobile, ont également fédéré les salariés de la vidéo fixe, solidaires de leurs collègues. Si la direction a été surprise par cette mobilisation, elle doit comprendre que les salariés de La Fabrique sont désormais unis.

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