CSE-siège

Où est l’argent ?

L’affiche publicitaire au rez-de-chaussée du siège FTV arbore ce magnifique slogan : France TV, notre point commun. En tournant le regard, on contemple les panneaux affichant « les visages » de France Télévisions.
Ont-ils un point commun ?
Seulement pour la moitié d’entre elles et d’entre eux. Cette moitié partage une particularité : le PPP. Le Partenariat Public Privé.

Ce bon point commun qui leur offre l’avantage chaque mois, de prendre deux chèques. Le premier à France TV, le second dans leur boîte, dans un autre média, chez un producteur privé.
Rendons grâce à ces quelques collègues qui, malgré les feux de la rampe, mangent encore dans une seule gamelle, à côté de nous tous au self.

Aujourd’hui donc, sans vergogne, Delphine Ernotte n’hésite plus à afficher sa stratégie : affermer, vendre à la découpe, privatiser à bas bruit.
Au moins 5 émissions récurrentes, Télématin, Thalassa, Faut Pas Rêver, Des Racines et Des Ailes et Passage des Arts passent sous la coupe de FTV Studio, une filiale, privée. Les salariés sont invités à suivre, en changeant de convention collective, moins-disante, sans garanties pour l’avenir. Enfin pas pour Passage Des Arts, puisque, salariés et élus, apprennent par la presse que l’émission est supprimée et remplacée par un programme sur le cinéma présenté par un chroniqueur qui a largement dépassé l’âge de la retraite.

En ceci Delphine Ernotte trahit, un peu, sa promesse de 2017 lorsqu’elle disait qu’à FTV « il y a trop d’hommes blancs de plus de 50 ans et il va falloir que ça change ». Elle aurait dû ajouter « sauf si les hommes blancs ont plus de 75 ans et peuvent dire du bien de moi dans les cercles du pouvoir ».

La vraie stratégie de France TV, impulsée par sa Présidente, c’est bien de vider le groupe qu’elle dirige de son sang, de dévitaliser les principaux organes pour passer les DSQFT (Derniers Salariés Qui Font de la Télé) par le vide-ordure. Le dédain et le déni assumés face aux vrais problèmes que nous soulignons en CSE ; burnout, handicaps dus aux maladies professionnelles chez les JRI et OPS, en sont une nouvelle preuve. Quant aux remèdes, la direction les juge toujours trop chers et il faudrait remettre en cause le management ruisselant de la patronne.

L’inflation ? Ce lundi 5 décembre, un éminent économiste annonçait sur nos antennes qu’elle atteindrait cette année 6 à 7%. Chacun sait qu’elle frappe d’abord les revenus petits et moyens. A France TV elle sera compensée à hauteur de 1 à 2% dans le meilleur des cas. Pour beaucoup plus qu’une moitié d’entre nous cela nous fait un point commun.

Pendant ce temps, on laisse certains hauts cadres des opérations spéciales prendre de gros salaires pour publier sur les réseaux sociaux des selfies qui n’ont rien à voir avec leurs responsabilités mais tout avec des mandats qui ne devraient pas occuper tout leur agenda.
Pendant ce temps on continue d’allouer des chaines, des tranches de plus en plus importantes à essentiellement deux producteurs privés.
Pendant ce temps on ferme Plus Belle La Vie et on annonce vouloir le remplacer par un jeu sans doute acheté à l’étranger.

Pendant ce temps on continue de culpabiliser financièrement les salariés. Alors que France TV consomme chaque année 2,8 milliards d’euros d’argent public.
Où est cet argent Madame la Présidente ?

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