– LIMINAIRE CSE –
Sale temps pour les CDD, pigistes, intermittents, en plus du virus un autre mal les guette, la grande précarité. Pour eux, il n’y a pas ou peu de télétravail. Et pour eux, le déconfinement n’est pas forcément synonyme de retour à la normale. À France TV de nombreux secteurs sont à l’arrêt ou en activité très réduite. Les premiers à en payer les conséquences sont les personnels à statut précaire. Elles et ils sont nos collègues depuis des années, des dizaines d’années pour certains.
Si la Présidente de France TV pense à venir au secours des producteurs privés par une rallonge de 20 M €, en ce qui concerne les CDD, pigistes, intermittents, là rien, à part un dispositif Audiens qui reste à préciser et sera de toute façon d’ampleur modeste. Pourtant, il faudra bien reprendre nos activités un jour et il nous faudra bien de nouveau compter sur nos collègues CDD, pigistes, intermittents. Et ce d’autant que nos dirigeants ont redécouvert durant la crise que la « vieille télé », n’est pas remplaçable par le numérique. Mais, au moment de la reprise, combien de nos collègues CDD, pigistes, intermittents, restera-t-il encore dans le circuit ?
À l’heure actuelle, FTV réalise d’importantes économies de charges, sur un budget dont l’essentiel des ressources est déjà acquis en début d’exercice. Certains secteurs des programmes, des régies, des plateaux tournent à minima, de nombreux événements, notamment sportifs sont décalés en 2021 ou à l’automne mais risquent fort d’être tout simplement annulés, nous parlons des JO, du Tour de France, de Roland Garros, tandis que les championnats d’Europe d’athlétisme ont déjà été annulés, les Régions comme les Premières en Outre-Mer fonctionnent en mode grande région. Nous avons tous compris que le mode dégradé accompagnerait le déconfinement pendant plusieurs semaines, voire jusqu’à la rentrée. En septembre, cela pourrait faire 6 mois sans travail pour nos collègues CDD, pigistes, intermittents.
Est-ce tenable ? Non. Va-t-ton laisser durant 6 mois nos collègues CDD, pigistes, intermittents, sombrer dans la pauvreté ? Humainement ce n’est pas acceptable.
Pour l’instant que leur propose-t-on ? L’aumône. Une solution aléatoire de pose volontaire de congés qui repose, non pas sur la bonne volonté mais la possibilité de chacun de poser des congés pour offrir un contrat par-ci, une pige par là. C’est indécent et surtout irresponsable. Nos CDD, pigistes, intermittents ont tenu le coup jusque-là. Certains, qui avaient des contrats prévus en mars, ont été réglés.
Tous ont puisé dans leurs réserves mais elles s’épuisent. Comme notre patience. Ceux avec qui nous échangeons se demandent en ce moment comment ils vont payer le loyer de mai ou juin, les frais de scolarité, les pensions alimentaires ou même faire des courses sans solliciter l’aide de la famille ou des amis proches, s’ils ne retravaillent pas dans les prochaines semaines.
Il est de la responsabilité de l’employeur, donc de France Télévisions, de prendre en compte ce qui ne représente que quelques dizaines de personnes, pour l’instant livrées à elles-mêmes. Le déconfinement doit donner lieu à des renforts quand il n’y a pas de motif de remplacement pour congés.
Si un plan de sauvetage n’est pas mis en place, nous les perdrons et il ne servira à rien de parader avec des plans d’aide au secteur privé si on n’est pas d’abord capable de s’occuper des siens. De nos collègues CDD, pigistes, intermittents.