Compte rendu CSE siège des 11 & 12 Avril 2019
Harcèlement à la rédaction de Franceinfo.fr
- Le directeur de Franceinfo s’exprime le premier. Après les révélations dans la presse concernant l’affaire de la « ligue du lol » il a décidé de vérifier s’il n’existe pas de ramification à France télévisions. Il demande à la directrice de la rédaction de Franceinfo.fr de mener une enquête (mais celle-ci n’aurait-elle pas dû être confiée à une personne extérieure à cette rédaction ?). Celle-ci confirme qu’il existe des éléments qui réclament l’organisation d’investigations plus poussées. Des témoignages sont transmis à la DRH fin Février 2019, des entretiens préalables à sanction se déroulent mi-mars et aboutissent à un licenciement et 2 mises à pied (non conservatoires). La rédaction en est informée le 2 avril.
- 4 Salariés de la rédaction témoignent devant les élus du CSE. Il en ressort que la rédaction de Franceinfo.fr est traumatisée, dévastée par cette affaire et beaucoup expriment un sentiment de culpabilité. Le 17 Février, la direction a effectivement mené des entretiens au sein de la rédaction mais cela s’est fait dans l’espace convivialité qui est un espace vitré visible par tous et en l’absence de la RH.
- Le directeur de Franceinfo admet que beaucoup de maladresses ont été commises depuis le début de l’affaire, en endosse la responsabilité et présente ses excuses à l’ensemble de la rédaction de Franceinfo.fr.
- Certains signes auraient dû alerter la direction : en 2017, l’un des rédacteurs en chef mis en cause, a organisé, sans en informer sa direction, un séminaire pour soit disant mettre fin à « l’ambiance potache » au sein de la rédaction de Franceinfo.fr. Par ailleurs, les élus font remarquer que le bilan comparé Femmes/Hommes, en 2017, fait apparaître que 100% des stagiaires journalistes étaient des femmes ! Reste que cette affaire met en évidence d’énormes carences dans les processus d’alerte.
- Peut-on imaginer une seconde que les managers mis à pied pour des faits aussi graves puissent être réintégrés au sein de la rédaction ? La DRH répond que l’enquête se pursuit et que si de nouveaux éléments apparaissaient, de nouvelles sanctions seront prononcées.
Résolution du CSE :
Lors de sa séance du 11 avril le CSE du Siège a longuement débattu de la situation à la rédaction de Franceinfo.fr suite aux révélations parues dans la presse. Il résulte des échanges que l’enquête qui a abouti à des sanctions disciplinaires n’est pas suffisante et qu’elle va se poursuivre avec l’appui d’un cabinet extérieur. Par ailleurs, la direction a mis en place un dispositif afin de soutenir et accompagner psychologiquement le collectif de travail en grande souffrance. Le CSE mandate sa commission santé sécurité et conditions de travail afin de l’associer à ces deux initiatives.
Résolution adoptée à l’unanimité. L’ensemble des organisations syndicales s’associent.
Information/consultation projet de déménagement direction des moyens de fabrication
Deuxième passage en CSE pour ce projet qui consiste à regrouper la direction des MIF au 4ème et 5ème étage de la maison MFTV. Même si quelques membres de cette direction conserveront un bureau individuel, la plupart des autres salariés seront regroupés en open-space. La surface moyenne par personne passera de 8m2 à 6m2. L’information des salariés concernés semble insuffisante. L’UNSA attire l’attention de la direction sur le cas des planificateurs. Ces personnes, très exposées et qui ont parfois besoin de s’isoler, risquent d’avoir des conditions de travail très dégradées en open-space. Actuellement le planning des MIF est fermé le mercredi après-midi et le Vendredi matin pour permettre aux planificateurs de se concentrer sur les prévisionnels ; comment cela sera-t-il encore possible dans un open-space ? À cette question, la direction n’a apporté aucune réponse crédible. Les planificateurs ont actuellement une charge de travail augmentée en raison du déploiement du logiciel Planif (qui pose beaucoup de problèmes).
Information diagnostic et analyse de la situation Femmes/hommes pour 2017
Compte rendu de la commission égalité professionnelle :
- Sur l’ensemble des sites, le Siège reste l’établissement où il y a le plus de femmes. En Outre-Mer, c’est historiquement l’endroit où le taux de femmes est le plus faible.
- En 2017, la parité chez les PTA est quasi atteinte avec 50,2% d’hommes et 49,8% de femmes. Chez les journalistes Le pourcentage de femmes stagne depuis 2016 à 41,5%. 2 familles ne sont constituées que de femmes (100%) : « Journaliste Stagiaire » et « Chef d’édition ».
- 77,3% des postes à temps partiels sont occupés par des femmes.
- Au global, il y a eu 148 embauches en 2017. 40% sont des femmes.
- En 2017, la commission note un écart de rémunération chez les PTA en défaveur des femmes pour 9 groupes sur 12 (Hors Grille inclus). En 2017, des disparités salariales subsistent chez les journalistes.
- En 2017, on note une augmentation générale des Absences Maladies et Longues Maladies par rapport à 2016 aussi bien chez les hommes que chez les femmes : 68 014 en 2017 contre 67 741 en 2016.
- L’affaire de harcèlement à Franceinfo.fr démontre l’importance de la mixité dans l’encadrement.
- La direction s’engage à fournir à la commission les chiffres de 2018 avant l’été.
Information sur le fonctionnement au sein de Franceinfo
L’UNSA évoque les nombreux dysfonctionnements au sein de Franceinfo. Le problème des chargés d’édition est plus particulièrement abordé :
- Charge de travail trop importante et sous-estimée par la direction.
- Sous-effectif chronique.
- La réponse apportée par la direction pour aménager les pauses repas consiste à choisir entre augmenter l’amplitude des journées ou accepter de travailler en 5 jours
- Métier peu reconnu et sans aucune perspective d’évolution professionnelle.
La direction s’entête dans le déni et n’apporte pas la moindre proposition sérieuse et acceptable pour résoudre ces problèmes. Pire, Stéphane Dubun, admet qu’en raison des nombreuses absences enregistrées actuellement à Franceinfo, il n’a pas d’autre choix que de dégrader l’antenne ! Les équipes du Soir 3 sont prévenues !
Le CSE du Siège a examiné le fonctionnement et les conditions de travail à France Info TV. Les témoignages et les débats ont montré qu’après 2 ans et demi d’existence, les conditions de travail actuelles à France info ne sont plus soutenables : temps passé devant les écrans, exposition aux bruits et aux lumières, rythmes de fabrication des sujets, stress. La situation de sous-effectifs chronique et le non remplacement des absences aggravent encore une situation très tendue. La perspective de suppression de 900 postes à FTV d’ici 2022 ne laisse pas entrevoir d’amélioration substantielle des conditions de travail, sauf à réduire les ambitions ou à transférer les moyens des chaînes prémium à l’instar de la fermeture de Soir 3. Soucieux de protéger la santé physique et morale, ainsi que le bien-être au travail des salariés de France Info le CSE du Siège mandate sa commission santé sécurité et conditions de travail afin de recueillir les témoignages des salariés et d’expertiser la situation.
L’UNSA rappelle que le règlement intérieur prévoie la possibilité d’une coordination entre la CSSCT et les RP.
Information sur les chroniqueurs de Télématin
Télématin = 36 M€ de recettes publicitaires et une audience à 29% de part de marché. Et pourtant, ce que subit Télématin depuis quelques mois ressemble à une mécanique de destruction : réduction des moyens, découragement des salariés, instauration d’un climat délétère…
- Depuis Septembre 2018, il n’y a presque plus de réalisateurs sur les tournages de Télématin. Les IRP n’ont pas été informées de cette décision. Les journalistes et les chroniqueurs sont donc contraints de gérer les problèmes techniques sur les tournages alors qu’ils n’en ont pas les compétences. Pour les tournages à l’étranger, on laisse partir seules des femmes qui devront rejoindre une équipe locale qui ne parle parfois ni le Français et ni l’anglais.
- La direction de FTV envisage de transférer la production de Télématin à Francetv studio. Quel sera l’impact pour les salariés. La direction répond que ce transfert fait partie des orientations stratégiques de la présidence. Le dossier est en cours d’étude et l’objectif est de pérenniser l’émission. Il n’y aura pas de transfert de contrats pour les salariés CDI. Oui, mais Télématin, ce sont également entre 80 et 100 salariés CDD ou intermittents. La direction demeure extrêmement floue dans ses réponses et ne risque pas de rassurer les personnes concernées.
Information relative à la direction de la sécurité et de la sûreté
- L’ensemble des caméras présentes un peu partout dans l’entreprise garantissent-elles le respect des libertés individuelles ?
La direction affirme que les caméras ont une focale fixe et sont en plan fixe. Aucune caméra n’est orientée sur les postes de travail. La directrice et de la sécurité est pénalement responsable de l’utilisation des images de vidéosurveillance. L’utilisation de ces images est traçable ; elle est possible dans certains cas et pour des besoins d’enquête. - Confidentialité de la messagerie : la direction rappelle que la messagerie est la propriété de FTV et que l’ensemble des messages peuvent être consultés par la direction de la sécurité pour des besoins d’enquête.
- Files d’attente le matin devant les entrées de FTV. Cela pose un problème évident de sécurité, Muriel Sobry mène actuellement une réflexion sur un nouveau processus de filtrage des arrivées qui permette de mieux fluidifier les flux.
- Sécurité des équipes de reportage notamment lors des manifestations : la direction s’engage à maintenir les personnels de sécurité, équiper les journalistes de Gilets pare-coups pour la couverture.
- Manque de visibilité des défibrillateurs, manque de formation. L’affichage des responsables sécurité incendie n’est plus à jour.
Information sur l’utilisation de Concur
- Problème majeur : ce logiciel ne s’adapte pas aux différentes activités des salariés, ce sont les salariés qui doivent s’adapter.
- Beaucoup de salariés dénoncent un système lourd et chronophage qui impose des tâches administratives souvent accomplies durant les temps de repos. La direction préconise de collecter les notes de frais au fil de l’eau. Dans la réalité, cela est souvent compliqué voire impossible.
- Scanner les notes de frais ne suffit pas, il faut garder les factures papier et les transmettre au service comptabilité.
- Remboursement des missions : plus de lissage des notes de frais.