Ils ont eu chaud chez Netflix, Amazon, Disney +, Paramount et consorts. Ils vivaient depuis 2020 sous la pression d’un concurrent redoutable : Salto. En apprenant la semaine dernière que Salto allait atterrir… aux oubliettes, ils ont poussé un grand ouf !
Pas le contribuable, pas les salariés de France TV qui, solidairement, vont devoir payer la note de la désastreuse stratégie de Delphine Ernotte.
La note la voici :
40 Millions d’Euros, le ticket d’entrée avec TF1 et M6 en 2020.
42 Millions d’Euros, la quote-part des pertes en 2021.
23 Millions d’Euros, au moins, pour les mêmes raisons en 2022.
Et un tiers de 85 Millions d’Euros de passif annoncé pour 2023.
Total, plus de 130 Millions d’Euros en pure perte.
Et encore ce sont les chiffres officiels sur lesquels on peut se baser car combien a réellement coûté l’affaire dans son fonctionnement et son investissement en programmes ?
« Secret industriel » a répondu Delphine Ernotte aux Sénateurs qui lui posaient la question.
Nous parlons ici de 130 Millions d’Euros dans un groupe qui sort d’un plan social déguisé, et qui vogue depuis 2016 de plans d’économies en serrage de vis, version nœud ottoman, jusqu’à étouffer certains services et multiplier les arrêts maladie.
Les parlementaires avaient déconseillé à la présidente de FTV de se lancer dans l’aventure. Pourtant elle s’y jeta. Contre tous les avis des pros du secteur qui se demandaient comment lutter contre ces monstres.
Nous n’aurons pas la naïveté d’avancer l’argument de l’incompétence.
Il nous suffit de nous rappeler qu’au printemps été 2020, étaler une collaboration public-privé, ça présentait bien, quand on veut se faire réélire. En ce sens l’Élysée est tout aussi coupable que sa fondée de pouvoirs pour l’audiovisuel public.
Le sujet a été évoqué la semaine dernière en CSE Central, mais le CSE Siège n’est-il pas le premier concerné, sur son périmètre, par cette affaire de gabegie financière, puisque ce sont l’info, les programmes et les fonctions support qui vont principalement combler ce trou
béant ?
En attendant, les téléspectateurs attendent toujours que les plateformes de replay de France TV fonctionnent correctement, qu’ils aient moins d’une minute trente ou deux minutes de pub à avaler pour avoir accès à leur programme. Avant les grands Salto dans le vide, on pourrait peut-être tenter de réussir une petite roulade numérique…