A peine terminée, selon ses propres mots, la « cérémonie traditionnelle et joyeuse des vœux » pour cette année 2024, la présidente de France Télévisions est rapidement passée aux nouvelles beaucoup moins joyeuses mais désormais traditionnelles : l’annonce habituelle du plan d’économies déguisé en « stratégique » et présenté aux instances représentatives du personnel.
Un plan stratégique résumé dans un document sans consistance où l’on comprend très vite l’essentiel : ce sont encore les salariés de France télévisions qui ont tiré la fève et vont devoir se serrer la ceinture.
Ces derniers mois, notre présidente et sa com interne nous l’ont pourtant maintes fois répété, les comptes de France télévisions sont excellents, à l’équilibre, tous les indicateurs sont au vert.
Alors pourquoi cet énième plan d’économies ? les salariés de l’entreprise qui en ont vu de toutes les couleurs ces dernières années n’ont-ils pas enfin le droit de souffler un peu ? On nous annonce 2024 comme une année exceptionnelle ; jamais la notion de service public n’aurait autant de sens avec la couverture des Jeux Olympiques de Paris.
Mais à France Télévisions, « Plus vite plus haut plus fort » est devenu la devise de la recherche d’économies !
Des économies, dont les salariés ne voient jamais la couleur, bien au contraire.
Un exemple parmi tant d’autres : la Fabrique, dont le directeur annonçait récemment aux élus du CSE siège les excellents résultats, une économie de 9 millions d’Euros réalisée chaque année depuis sa réorganisation de 2018, soit plus de 50 M€ en 6 ans !
Cela n’est pas suffisant ? Va-t-il encore falloir supprimer des postes, optimiser les processus, c’est-à-dire désorganiser les services, rogner les accords collectifs pour faire entrer des journées de 12 litres dans des bassines de 10 ?
Il est de notre responsabilité, à nous élus UNSA, de dire à nos collègues que ces « économies » s’étendront à l’infini. Comme la mer que l’on contemple avec sérénité depuis un balcon du Majestic de Cannes. Pardon pour cette incartade poétique.
Parfois cependant le sourire se fige. Cette politique du pressage de citron produit un ruissellement en cascade sur toute la chaine hiérarchique. Cette maison perd son âme et son essence. Ces grandes injonctions contradictoires exigent des contreparties humaines. C’est là que France Télévisions passe à l’Orange !
Ainsi nos collègues de l’UNSA et du SNJ de Guyane La 1ère, avaient alerté la Direction sur le cas de Gérard Guillaume, cadre en détresse, sans affectation puis viré sans explication. Dans leur tract lui rendant hommage ils rappellent : il nous avait été répondu avec cynisme que Gérard était « l’homme de l’écoute, pas des solutions ». Ici se résume la politique de France Télévisions et de sa Présidente que nous dénonçons depuis des années.
« Trois ans jour pour jour après avoir été évincé de la direction de Guyane la 1ère », Gérard Guillaume a mis fin à ses jours, le 8 février dernier. Dans sa lettre d’adieu, il pointe clairement la responsabilité de France Télévisions dans sa situation désespérée. Gageons que la justice déterminera les responsabilités qui ont conduit à ce drame.
Des enregistrements audios qui circulent sur les réseaux ne pourraient-ils pas, également, amener Delphine Ernotte à déclencher une enquête interne ? Elle qui en ordonne à tort et à travers, quand cela l’arrange.
L’UNSA s’associe à la douleur des proches de Gérard Guillaume dont les obsèques auront lieu ce jour à Fort de France en Martinique et leur présente ses sincères condoléances.
Nous soutenons et partageons l’ensemble des interrogations exprimées par nos collègues de Guyane la 1ère, et ce, alors que nous avons appris avec effroi le décès d’Olivier Nicolas, JRI à Martinique la 1ère qui « aurait mis fin à ses jours ce dimanche 25 février 2024, en se jetant du 7ème étage de son domicile ».
Paris,
Le 27 février 2024
Téléchargez ici le Tract intersyndical de Guyane la 1ère du 16 02 2024
Téléchargez ici le Tract intersyndical de Guyane la 1ère du 23 02 2024