Liminaire CSE juin 2022
Le récent rapport du cabinet CEDAET démontre de manière irréfutable que les chargés d’Édition de France Info exercent un métier qui n’est pas humainement soutenable ; et tous ceux qui travaillent avec eux le constatent depuis longtemps.
Des conditions de travail insupportables
Lumière agressive, postes de travail inadaptés, impossibilité de s’isoler du bruit et des autres pour se concentrer, salariés utilisés comme élément de décor du plateau, impossibilité de parler à voix haute durant une séquence live (elles sont fréquentes), logiciel inadapté avec une visualisation fatigante pour les yeux, obligation de travailler au casque, logiciel de montage imprécis, poste de travail en open space.
Une ambiance de travail génératrice de stress élevé
Produire pour une Chaine Info, induit un stress pour chaque salarié, mais les chargés d’Édition en bout de chaîne récoltent toute la pression de l’antenne car c’est sur eux seuls que pèse une bonne partie du conducteur de chaque édition. Ceci dans le cadre d’horaires de nuit, de plannings décalés tournants qui ne permettent pas de récupérer pleinement durant les jours de repos. Les conditions de travail précitées s’ajoutent à ce stress quotidien.
Un métier sous-coté, sans perspectives
Nous avons noté que, depuis leur origine, les postes de chargés d’édition sont occupés par des salariés surqualifiés pour les tâches demandées mais sous-estimés par France Télévisions. Alors que leurs tâches concentrent beaucoup des prérequis du journalisme et du montage, que certains possèdent la formation et/ou les diplômes requis, la direction s’obstine à ne leur offrir aucune évolution de carrière ou aucune évolution cohérente. Ce qui au sur-stress ajoute l’angoisse de l’avenir.
Ainsi depuis le lancement de France Info, la direction adopte la politique de l’autruche lors d’abandons de postes soudain par des CDD. Mais il y a plus grave : des burnouts, des arrêts de travail en cascade.
Plus récemment l’un de nos collègues chargé d’Édition, élu de cette instance se retrouve en arrêt longue maladie. Si l’origine de l’affection dont il souffre est bien sûr multifactorielle, nous n’écartons pas que les conditions de travail et ce qu’il a subi à son poste puissent en être l’une des causes.
Récemment, nombre de chargés d’Édition de France Info ont émis, pour la première fois, la volonté de saisir la justice afin de demander des comptes et réparation à France Télévisions. Si tel devait être le cas, les élus et le CSE Siège les soutiendront dans cette démarche juste.
D’ ici là, il est encore temps pour Franceinfo et France Télévisions de corriger enfin le tir, d’offrir des conditions de travail et d’organisation décentes aux 7 chargés d’édition et aux CDD ainsi que de vraies perspectives de carrières. Les élus du CSE siège souhaitent également éviter que cette pratique ne se répande dans d’autres services, du siège ou d’ailleurs.
L’UNSA a proposé aux organisations syndicales du Siège de s’associer à ce liminaire.
CGT, CFDT, CGC, FO et SNJ se sont associés.
