Liminaire CSE Siège
« Cannes : Palmes, scandales et tapis rouge », c’est le titre du documentaire diffusé hier soir sur France 2. Et il faut bien avouer que celui-ci nous a inspiré. France Télévisions déroule le tapis rouge à ses salariés dans le hall d’entrée. Histoire de partager la fierté de couvrir et d’ouvrir la 75 ème édition du festival de Cannes. Une bien belle vitrine pour notre grande entreprise de service public. Mais derrière les paillettes et le glamour se cache une réalité bien différente.
La RCC dévoile son plus mauvais scénario dans tous les secteurs de l’entreprise. Avec près de 13 % de départs au Siège depuis 2019, nul besoin de décrire longuement les conséquences sur la santé des salariés. Lessivés, épuisés et surtout désabusés… ils sont nombreux à dénoncer surcharge de travail et perte de sens. Les métiers les plus impactés, d’après les données de la direction, sont les OPV, chargés de production, chef-monteur ou encore chargés de gestion administrative. Une liste non exhaustive et un impact d’autant plus important que dans certains secteurs, les départs ne sont pas remplacés.
A cette surcharge de travail s’ajoute, le télétravail qui fait fondre les heures supplémentaires comme neige au soleil. Non pas qu’elles n’existent plus, mais elles ne sont plus déclarées.
Alors oui, la situation de travail se dégrade et broie les collectifs. Une triste histoire digne d’un film de Ken Loach. Le réalisateur britannique connu pour son cinéma engagé, en lutte contre l’injustice, toujours du côté des travailleurs exploités a été mis à l’honneur sur nos antennes après la cérémonie d’ouverture. On pourrait presque trouver cela cynique.
Enfin, en poursuivant notre parallèle avec l’univers du Festival de Cannes… La Palme d’or revient – sans surprise- à France Info. Au fil des mois et des saisons, l’UNSA n’a eu de cesse d’alerter sur les conditions de travail des salariés de la chaine Info et en particulier sur celles des responsables d’édition et des chargés d’édition.
En guise de réponses, rien ou presque rien jusqu’à ce que celles et ceux qui criaient leur détresse, ne soient plus capables de crier du tout.
Aujourd’hui, le rapport d’expertise de CEDAET est accablant et nous donne malheureusement raison. Et nous voilà sur le scandale. Les experts pointent des facteurs de risques pourtant maintes fois signalés : effectif sous dimensionnés, planification problématique, manque de clarté dans les missions, perte de sens au travail, manque de reconnaissance et pour couronner le tout, une absence totale de perspectives professionnelles. Face à cela, la proposition de la direction est de poser un pansement sur une situation hémorragique. L’UNSA lui demande de prendre enfin ses responsabilités, de faire un diagnostic sincère et de proposer une solution viable et d’avenir à ces salariés. Elle lui demande de ne plus mettre les sujets qui fâchent sous le tapis… fût-il rouge.
L’UNSA continuera d’agir afin que les salariés restent les acteurs principaux de l’entreprise car comme le dit Ken Loach – que la direction semble visiblement apprécier – « Si on ne se bat pas, qu’est-ce qui reste ? »