Mardi 28 Juin, les salariés du siège de France Télévisions, tout comme leurs collègues des régions et des territoires ultra-marins, se sont très fortement mobilisés à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales.
Ils ont défilé jusqu’à l’assemblée nationale pour exprimer leur opposition au projet de suppression de la redevance, un projet démagogique présenté par le gouvernement comme une mesure sensée augmenter le pouvoir d’achat des français.
En guise de première réponse à la très forte mobilisation de ses salariés inquiets pour le financement de l’audiovisuel public et donc pour leur avenir, la direction a décidé de diffuser ses programmes comme si de rien n’était en utilisant les services d’un prestataire privé.
Le droit de grève est un droit constitutionnel protégé par un certain nombre de règles ; la direction de France Télévisions peut-elle ainsi passer en force au mépris du droit de ses salariés ?
L’UNSA demande à la direction de s’expliquer.
La deuxième réponse est arrivée une semaine plus tard en ouverture du CSE central avec l’annonce par la présidente de la disparition des éditions nationales de France 3 en Septembre 2023 : le projet tempo ! Loin des préoccupations de ses salariés, la direction de France Télévisions est-elle déjà en train d’anticiper certaines volontés alors même que la loi sur le financement et l’avenir de l’audiovisuel public n’a ni été débattue ni encore votée ? En tout cas le message est clair, le tempo va s’accélérer.
Quelle étrange nuance de démocratie que de vouloir fusionner des rédactions, supprimer des éditions, formater et uniformiser l’information. Un projet impréparé qui masque mal l’urgence, celle d’une direction et d’une présidence, plongées dans des calculs insolubles pour continuer à présenter des comptes en pseudo équilibre.
Il manquerait au moins 50 millions d’euros pour boucler le budget et autant pour le prochain. La solution préconisée par la direction ? Tailler dans des éditions carrefour de l’Access prime time et donc stratégiques pour les rentrées publicitaires. Présenter un projet éditorial impréparé à budget constant en tablant que la pression à venir sur les salariés pourra reventiler les effectifs. Le risque : des dérapages d’audience conduisant à des manques de rentrées financières qui sont-elles jusque-là pérennes. Une denrée rare !
Cela s’appelle un bricolage politique au détriment des téléspectateurs et des salariés que l’annonce a sidéré et qui se demandent à quelle sauce ils vont être mangés. Les conséquences sociales s’annoncent terribles alors que déjà beaucoup de services de l’information continuent d’être en surchauffe, le PC info, les chargés d’édition à la chaîne info…
L’Unsa et l’ensemble des élus ont demandé qu’un point concernant le projet tempo soit ajouté à l’ordre du jour de ce CSE et que la présidente vienne s’expliquer et répondre aux questions des élus du siège, l’établissement qui sera le plus impacté par le projet tempo. Mais madame Ernotte ne viendra pas, ni messieurs Martinetti et Guimier ! Circulez, il n’y a rien à voir.
En revanche, ce matin, la présidente invite les collaborateurs de France Télévisions à lui poser toutes leurs questions auxquelles elle répondra en direct des studios du siège. Toutes les questions ?
Les représentants du personnel, eux, sont priés d’attendre le mois de Septembre…
Paris, le 12 Juillet 2022